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Blessée, elle se fait immobiliser par un schizophrène...

qui l’installe correctement pour sa radio de la cheville.

PUBLIÉ LE 21 mars 2025

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Blessée, elle se fait immobiliser par un schizophrène...

Le look claquettes-chaussettes officiellement accepté en hôpital chez les patients concernés.

Mons-en-Barœul, près de Lille. C’est dans cette banlieue paisible qu’une jeune femme victime d’un accident ménager s’est retrouvée immobilisée par un homme vivant avec une schizophrénie. Un soir, alors qu’elle se lance dans la préparation d’un houmous de rutabaga maison, cette jeune femme trébuche contre la porte de son lave-vaisselle, laissé ouvert pendant qu’elle visionnait la fin de la vidéo TikTok de sa recette. “J’étais sûre qu’un jour je me la prendrais, cette p*tain de porte de lave-vaisselle”, témoigne-t-elle encore ébranlée.

Cheville gonflée, pied bleu, elle peut à peine marcher. Les heures passent et sa flemme d’appeler un médecin aussi. “Je pensais que ça irait mieux tout seul, mais en fait non, ça me faisait de plus en plus mal. Donc je me suis dit : bon bah ma grande tu vas ravaler ta fierté et appeler un doc.” La situation étant sérieuse, le praticien lui prescrit une radiographie de la cheville en urgence.

Mais, une fois dans les couloirs de l’hôpital, la tension monte. Ses muscles tremblent. Ses claquettes cliquettent. Elle ne pouvait porter autre chose. “J’avais un look très aléatoire… mais bon.” Elle voit s'approcher un homme en uniforme blanc neige. Même si aujourd’hui, avec du recul, elle partirait plutôt sur un blanc de lait, selon ses mots.

L’homme est bien connu dans cet hôpital. Il s’agit de Nicolas D., âgé de 39 ans, qui vit avec une schizophrénie et qui a l’habitude de fréquenter les lieux. D’un calme absolu, Nicolas vient chercher la jeune femme, l’assoit sur un fauteuil roulant et la dirige vers le service de radiologie. “À la base j’étais tranquille, mais quand il m’a emmenée, j’ai eu une montée de stress d’un coup. C’était trop horrible. Je me suis imaginée sur la table d’op’, direct au bloc.”

Nicolas l’invite à se positionner tranquillement. Stressée, la blessée ne pouvait s’empêcher de bougeotter. Soudain, Nicolas s’approche. “Tout est arrivé si vite. Il m’a immobilisé la cheville et m’a dit que je pouvais me détendre, que tout allait très bien se passer”, révèle-t-elle. Un interne qui passait à ce moment-là affirme que Nicolas était toujours très professionnel et rassurant avec tout le monde.

L’homme repositionne alors la cheville de la jeune femme sous l’appareil radiographique et enclenche le processus. En quelques minutes, la radio est faite. Tout portait à croire qu’il s’agissait d’une simple foulure. “Et voilà, rien de grave hein”, aurait scandé Nicolas. Ce dernier n’en serait pas à sa première intervention. Il totaliserait une dizaine d’années d’expérience dans le domaine, maîtrisant à la perfection les procédures médicales d’imagerie. Des agissements ordinaires pour un manipulateur radio.

Ce qu’on ne vous montre pas dans les faits divers, c’est la vie ordinaire des personnes vivant avec une schizophrénie. Car, oui, on peut s’en rétablir grâce à un diagnostic et des soins adaptés.

C’est le cas de Nicolas D., manipulateur radio IRM et diagnostiqué en 2005 : “En 2005, j’aurais voulu rencontrer le Nicolas que je suis aujourd’hui pour qu’il me dise : “Bah oui, tu rentres dans la schizophrénie mais t’inquiètes pas tu peux être stabilisé, rebondir, tu pourras refaire des études, travailler.” Parce que, quand ça nous arrive, on perd espoir. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont plus le goût de vivre. Mais il faut être porteur d’espoir en disant que ce n’est pas parce qu’on est atteint de schizophrénie que notre vie est fichue. Il y a des millions de personnes dans le monde qui sont atteintes de schizophrénie, qui sont stabilisées et dont on ne parle jamais. Le regard que les gens ont, c’est sur le côté spectaculaire de la décompensation psychotique. C’est souvent comme ça : on retient que les choses spectaculaires. Quand on a la chance d’entrer dans le rétablissement, on a une vie sociale qui est réactivée. Moi ça m’a changé la vie, ça m’a permis de reprendre des études d’aide-soignant, puis de manipulateur radio. On a tous des difficultés, des faiblesses, des maladies, ça peut être plein de choses. L’adversité, c’est pour mieux apprendre à affronter la vie.”

Les clichés sont la principale barrière pour accéder tôt à un diagnostic et aux soins, et ainsi avoir la possibilité de vivre une vie ordinaire.

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Il est temps de voir que les personnes vivant avec une schizophrénie ont une vie ordinaire, loin des clichés des faits divers.

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